psIl y a des jeux comme ça, on s’y attache, et on ne parvient pas à s’en décrocher malgré les années, le progrès technologique et les nouvelles sorties. Ils développent cette curieuse chose impossible à quantifier et responsable de la calvitie précoce de nombreux agents de marketing : la cote de sympathie.

Un jeu pour lequel un joueur éprouve de la sympathie est assuré d’avoir du succès longtemps après sa date programmée d’obsolescence, et quand vient le moment de couper les serveurs, une armée de joueurs se soulève et réclame un sursis. Ca se voit peu, mais c’est déjà arrivé, notamment avec Freelancer et Star Wars Galaxies, dont les derniers jours étaient très émouvants, les vieux briscards posant leurs armes et discutant avec les joueurs des factions adverses autour de feux de camps et d’événements spéciaux répartis à travers la galaxie.

La cote de sympathie est généralement proportionnelle à l’identité qui se dégage d’un jeu. Un titre qui tient plus du produit de consommation que de l’œuvre d’art, (lisez : call of duty) ne marquera pas le joueur, qui consommera le jeu tel que prévu par les développeurs, avant de l’oublier lorsque sa suite sortira un an plus tard (lisez encore call of duty). Tandis qu’ un jeu, même imparfait, qui marque les mémoires par ses personnages hauts en couleur, son écriture originale, ou sa réalisation soignée sera assuré de faire date dans l’histoire, dans les faits et dans les statistiques.

Anne Aurore Delaplace